Réalisé par Wong Kar-Wai 1994
(1h 37min)
Avec Brigitte Lin Ching-hsia, Tony Leung Chiu Wai, Faye Wong
Chinois , hong-kongais
Résumé
L'histoire de deux flics lachés par leur petite amie. Le matricule 223 qui se promet de tomber amoureux de la premiere femme qui entrera dans un bar a Chungking House ou il noie son chagrin. Le matricule 663, qui chaque soir passe au Midnight Express, un fast-food du quartier de Lan Kwai Fong, acheter a la jolie Faye une "Chef Salad" qu'il destine a sa belle, une hotesse de l'air.
suivi d'un Débat
Commentaires après le film :
Alain
: Un bon film, une bonne séance bien sympa, même si pas très nombreux très
chaleureux. Ça m'a fait plaisir de revoir ce film avec des perceptions
différentes.
De
voir comment Wong peut sublimer California dreaming. Et apprécier la virtuosité
de sa mise en scène et franchement l'actrice est craquante dansant avec la
musique et ses instruments de cuisine. Quant à l'acteur c'est dommage qu'on
n'ait pas mis en débat ses belles culottes
Michèle
: Ah le slip kangourou à trou qui tue !!!
Si
j'en ai parlé... mais un garçon n'entend pas toujours ce genre de propos;
surtout quand c'est un loup sous le charme d'un petit chaperon jaune !
Un
film inoubliable que j'ai envie de revoir afin de vérifier le croisement dont a
parlé Dominique, entre autres. Et pour savourer encore toutes les images "
crades" et frénétiques ainsi que les plans surprises de virtuose. Et pour
revoir Faye rêver la tête sur ses avant-bras, derrière une vitre et la revoir
auréolée des bougies. Et se délecter encore des regards que s'échangent les
deux personnages qui se retrouvent. Et le charme fou de l'acteur et ... et....
et tout quoi !!!!
J'ai
plus de mot, c''est ballot pour une conteuse ! Quant à la chanson, purée :
sortez-la moi la de la tête !!!!
Elise : Vu le temps dehors, j'ai beaucoup repensé au
film aujourd'hui : et à la présence tout au long de l'histoire de l'eau...
J'ai
eu la sensation qu'elle était partout... Comment dire : une sensation
d'ambiance humide : dans la première partie, le personnage dit qu'il va courir
pour se vider de son eau et donc ne pas pleurer J'ai trouvé cette idée assez
délirante : il faut y penser ! Et puis, dans la 2ème partie, le héros dit que
c'est la maison qui pleure (lors de l'inondation). Et tout au long du film,
l'eau est là, elle coule, toujours : la pluie (dehors, très souvent) et dans la
maison (le torchon qu'on essore, par exemple)...Après c'est peut-être qu'une
impression...
Mais
l'eau, c'est la vie : et nos deux personnages, ils vivent à fond leur histoire...
Alors...
Sinon,
moi aussi, j'ai adoré la vendeuse au snack qui danse avec ses ustensiles de
cuisines : elle était naturelle, touchante : elle me donnait envie de là
suivre...
Par
contre, j'ai eu du mal avec toute la première partie : je n'ai pas tout décodé
: l'histoire de la fille blonde qui fait du trafic... Et puis, la vitesse à
laquelle les images défilaient... Bah, c'était trop pour moi : j'étais plus à
l'aise avec la seconde partie : plus posée...
Merci
à tous pour cette séance et ce débat, une fois de plus très riche.
Alain : Suite au débat sur l'impression contradictoire que peut donner le film : que d'un côté il est léger, fugace, impromptu, tout en surface et en virtuosité - avec l'idée que ce qui fait sa mise en scène n'est pas son scénario mais son agencement, son montage. Et l'impression d'un autre côté que son récit au contraire est solide, charpenté, structuré. Et justement je tombe sur cette explication qui affirme les deux impressions simultanées dans wikipédia :
"Malgré son passé de scénariste, une des marques du style de Wong comme réalisateur est son utilisation de l’improvisation et de l’expérimentation plutôt que de suivre un scénario écrit. Cela a été souvent source de problème pour ses acteurs, ses alliés financiers ainsi que d'autres personnes liées à ses films. Si pour Chungking Express, le fait d'avoir tourné caméra sur épaule sans scénario en quelques semaines n'a pas eu trop de souci, pour 2046, c'était un casse-tête et Won Kar-Wai en était devenu impopulaire dans le show-biz asiatique. Il passait son temps à réfléchir sur la plateau, contraignant les acteurs à venir souvent pour ne rien tourner. Il tournait beaucoup de scènes imaginaires, autant de vies alternatives données aux personnages, mais les supprime au fur et à mesure du montage. À cause de cela, Maggie Cheung et Dong Jie s'étaient brouillées avec le réalisateur."