Ciné-débat-La-belle-verte-le mercredi 6 février à 19h30 Maison de quartier Bottière



La belle verte

Comédie  réalisée par Coline Serreau  en 1996   (1h 39min)
Avec Coline Serreau, Vincent Lindon, Marion Cotillard

synopis
Quelque part dans l'univers existe une planète dont les habitants évolués et heureux vivent en parfaite harmonie. De temps en temps quelques-uns d'entre eux partent en excursion sur d'autres planètes. Curieusement, depuis deux cents ans plus personne ne veut aller sur la planète Terre. Or un jour, pour des raisons personnelles, une jeune femme décide de se porter volontaire. Et c'est ainsi que les Terriens la voient atterrir en plein Paris.

Suivi d'un débat :
Nous poursuivons le débat : Des utopies d'hier à celles d'aujourd'hui : quels rapports ? Le décors idéologique du film de Coline Serreau peut-il éclairer les utopies d'aujourd'hui.

Commentaires après la séance :


Elise
On était une vingtaine dans la salle et qu'est ce que l'on a rit !!!  C'était drôle de curiosité, d'absurdité : un bon bol d'air, en fait...  Et puis, faire passer ce message par l'intermédiaire de l'humour, nous mettre devant les multiples incohérences de nos sociétés occidentales, j'ai bien aimé...
Une pensée particulière pour l'observation de la feuille de salade avec toutes ses nervures : c'était beau, et ça rappelait un arbre et ses multiples branches...Avec la lumière qui passe à travers...
Et la séquence du rétroviseur : un vrai moment de bonheur : parce que c'est ça en plus, ça existe ! Malheureusement...

Lyly 
Merci pour cette soirée. C'était une belle découverte pour moi, ce film curieux, avec plein d'humour...

Françoise :
Instant de découverte, plaisir et d'humour partagé, merci d'avoir proposé ce film que je ne connaissais pas... J'ai bien aimé cette femme de toubib qui n'a pas besoin d'être "déconnectée", elle, pour se remettre en question, réfléchir sur ses propres valeurs, et faire des choix...

Michèle
Salut les terriens !  Je passe vite fait sur la planète ovésienne pour dire un petit mot au sujet de la scène de la feuille de salade. C'est effectivement esthétiquement très beau, j'ai d'ailleurs souvenir que Alain avait choisi cette photo pour annoncer la projection de ce film il y a 3 ans. Bref, cette feuille de laitue si belle qui ressemble effectivement à un arbre est là pour nous dire qu'il faut manger en conscience.  Chaque bouchée est cadeau à savourer; chaque aliment que nous ingérons agit sur notre corps, notre moral et sur l'environnement.
Mastiquons lentement ensemble ou seul, en ayant à l'esprit tout ce qu'il y a en amont et en aval dans notre assiette. Remercions celui qui a fait pousser nos fruits, légumes et céréales; manger c'est célébrer la vie. Arrêtons de bouffer, en marchant, ou vite fait dans un fast food, cafetéria... de la merdasse industrielle qui nous détruit la santé, qui détruit la terre et retrouvons l'essence de l'acte de manger.  Retrouvons le plaisir de faire nous-mêmes nos repas en sachant d'où proviennent nos aliments.. Euh, vous pensez communion ???? Peut-être mais pas dans le sens chrétien...        

Alain
En dehors de ce qui se passait sur l'écran j'ai bien aimé les rires de la salle. Ils étaient à l'image du fameux concert   . (En moins exubérants). Je veux dire on ne riait pas forcément au mêmes endroits, et de la même façon. Cela faisait un concert sans chef d'orchestre. Puis au contraire on se rejoignait à d'autre moments. Les musiciens pouvaient jouer des airs différents, certains s'écartant du thème joué emportaient les autres dans leur sillage dans un registre totalement différents, et là le chef d'orchestre dépassé par les évènements entre dans l'improvisation généralisée, un méga "boeuf" J'adore.    

Martine
Je riais encore ce matin en me levant (mais si, mais si), en pensant à l'orchestre comme en parle Alain, puis au match de foot .. avec le ballet des footballeur/cheval, ces purs-sang du business du sport, (Beckham est-il un pur-sang ??) dansant devant la masse des supporters aux saluts presque nazis, transformés en gentils spectateurs par la déconnexion. Mes fragments de vrais rires, qui, ajoutés à ceux de mes voisines, nous ont entraînées à nous bidonner du début à la fin, y compris aux premières scènes de "tribus idéales" ou toutes les aspérités leur sont épargnées pour affirmer leur qualité d'être, à l'inverse de notre terrien dans la scène du rétro  (Je ris encore oh!,impossible de m'arrêter).
D'accord avec Françoise c'est avec naturel et sans l'artifice de la déconnexion  que la femme du toubib, SE retrouve et qu'en toute spontanéité, elle choisit à nouveau sa vie , l'homme qu'elle aime et sa VERITE. 
La feuille de salade m'a évoqué tout autre chose, chère terrienne Michèle. 

Michèle
Coucou Martine. Terrienne je suis ; mais belette rêveuse, sur la lune, dans les nuages et utopiste je suis aussi.  Je suis curieuse de savoir ce que t'a évoqué cette feuille de salade. Mon commentaire tend une perche, une ouverture à l'échange. J'ai évoqué cet aspect mais j'en ai vu au moins un autre. Va savoir, c'est peut-être le même que le tien ? Et si c'en est un autre, chouette ! Tu vas m'ouvrir à d'autres horizons, d'autres émotions. C'est ça la sagesse de l'image !  
Tout à fait d'accord avec toi et Françoise pour la femme du médecin. ..  

Françoise
Ah oui Michèle même si je suis complètement ouverte à ce que tu peux dire sur l'alimentation, je n'ai pas du tout pensé à cela  lorsque mon personnage préféré a reçu l'"illumination"  en contemplant sa feuille de salade...et quelle feuille...!!!  

Vive les feuilles de salade derrière lesquelles en transparence on aperçoit quelques perches qui se tendent: A les prendre on s'y fait prendre et c'est le jeu. .

Elise
Ouah ! ça cogite ferme ici...  et dans la bonne humeur...  La feuille de salade, ou plutôt ses nervures, pour moi, c'est juste la Vie : après, on peut voir beaucoup de choses dans l'image de ces ramifications...  Et ce thème de l'eau, qui est l'élément indispensable à la communication entre eux : lier l'eau, la vie, à la communication, au dialogue, j'ai réalisée plus tard que c'était une évidence...On se sent particulièrement vivants lorsque l'on communique...  Euh, bon, j' extrapole beaucoup, mais que voulez-vous, j'aime ça    
Moi aussi Martine, j'ai apprécié le ballet des joueurs de foot, avec surement un malin plaisir à voir ces footballeurs transformés en danseurs...    Oui, en effet Alain, c'est un jeu : c'est amusant et enrichissant en même temps...

Martine
Elise ??? as-tu vu un insecte sur la feuille de salade ? il m'a semblé en voir un.

Elise
Alors là ??? s'il y en avait un j'avoue l'avoir totalement zappé...

Martine
Je suis très perplexe.  Donc, je fais comme si ... pas d'insecte. A suivre,

Alain
Il y en a des coccinelles ici ! Elise, le thème de l'eau on l'avait rencontré dans "Partie de Campagne" de Renoir il y a deux ou trois ans. Gilles Deleuze dans un livre de génie sur le cinéma dit que le cinéma "de qualité française" des années 30, introduit avec l'eau, (Epstein, Grémillon, Renoir,  Vigo…) une spiritualisation - curieusement comme dans ce film.

Elise
Ah mais oui, "partie de campagne", je l'ai vu il n'y a pas longtemps à la télé : une réadaptation produite par France 2. En effet il y a une présence et une utilisation de la rivière dans la communication entre les différents personnages... Enfin, mes souvenirs sont un peu flous : mais je crois que c'est ca...   Merci du lien  ! Quant aux coccinelles... Quelles merveilleuses petites bêtes !    Et en matière de spiritualité, tout un programme...      Désolée, c'est n'importe quoi... 

Alain
Ca fait du bien vive le n'importe quoi qui me fait sortir de ma pesanteur de ce soir    

Martine
Pas vu de coccinelle sur la feuille de salade  ! ou alors elle était verte, couleur insolite pour une coccinelle.

Alain
Rond vert sur fond vert, c'est un peu comme carré blanc sur fond blanc ; c'est très très tendance !!
Mais dans ce cas il fallait qu'elle soit elle aussi un peu nervurée et transparente, une coccinelle caméléon ? Ou bien un avatar Woody Allen qui se serait envolé de Zélig vers La belle verte en passant par Fourmiz, avec une escale dans La rose pourpre du Caire ?

Martine
Scène feuille de salade : je la rapprocherais de sa découverte émerveillée des arbres, quand elle arrive sur la planète Terre. La feuille de salade, aux fines nervures- tel un arbre miniature- traversée de lumière, lui procure une intense émotion -- la caméra nous la montre belle. Elle en ressent une émotion profonde et personnelle, loin de l'uniformité tribale de sa planète d'origine. Evidemment : ça change son regard sur la planète Terre.

Alain
Tu devais être ailleurs non pendant la séance ?!!  A propos d'enlacement d'arbre : j'en ai trouvé sur deux documents de part et d'autre historiquement de La belle verte :
- Dans l'an 01 de 1970 : où on imagine que tout le monde s'arrête pour faire "un pas de côté" allégorie mise en image de façon désopilante. Prélude à la création d'un monde nouveau sans petits et grands chefs.
- Et dans un doc plus actuel vu sur Internet  "Notre dame des luttes", enlacer les arbres pour se reconnecter à l'univers.