La belle verte
Comédie réalisée par
Coline Serreau en 1996 (1h 39min)
Avec Coline Serreau, Vincent Lindon, Marion Cotillard
synopis
Quelque part dans l'univers existe une planète dont les
habitants évolués et heureux vivent en parfaite harmonie. De temps en temps
quelques-uns d'entre eux partent en excursion sur d'autres planètes.
Curieusement, depuis deux cents ans plus personne ne veut aller sur la planète
Terre. Or un jour, pour des raisons personnelles, une jeune femme décide de se
porter volontaire. Et c'est ainsi que les Terriens la voient atterrir en plein
Paris.
Suivi d'un débat :
Nous poursuivons le débat : Des utopies d'hier à celles
d'aujourd'hui : quels rapports ? Le décors idéologique du film de Coline
Serreau peut-il éclairer les utopies d'aujourd'hui.
Commentaires après la séance :
Commentaires après la séance :
Elise
On
était une vingtaine dans la salle et qu'est ce que l'on a rit !!! C'était drôle de curiosité, d'absurdité : un
bon bol d'air, en fait... Et puis, faire
passer ce message par l'intermédiaire de l'humour, nous mettre devant les
multiples incohérences de nos sociétés occidentales, j'ai bien aimé...
Une
pensée particulière pour l'observation de la feuille de salade avec toutes ses
nervures : c'était beau, et ça rappelait un arbre et ses multiples
branches...Avec la lumière qui passe à travers...
Et la
séquence du rétroviseur : un vrai moment de bonheur : parce que c'est ça en
plus, ça existe ! Malheureusement...
Lyly
Merci
pour cette soirée. C'était une belle découverte pour moi, ce film curieux, avec
plein d'humour...
Françoise
:
Instant
de découverte, plaisir et d'humour partagé, merci d'avoir proposé ce film que
je ne connaissais pas... J'ai bien aimé cette femme de toubib qui n'a pas
besoin d'être "déconnectée", elle, pour se remettre en question,
réfléchir sur ses propres valeurs, et faire des choix...
Michèle
Salut
les terriens ! Je passe vite fait sur la
planète ovésienne pour dire un petit mot au sujet de la scène de la feuille de
salade. C'est effectivement esthétiquement très beau, j'ai d'ailleurs souvenir
que Alain avait choisi cette photo pour annoncer la projection de ce film il y
a 3 ans. Bref, cette feuille de laitue si belle qui ressemble effectivement à
un arbre est là pour nous dire qu'il faut manger en conscience. Chaque bouchée est cadeau à savourer; chaque
aliment que nous ingérons agit sur notre corps, notre moral et sur
l'environnement.
Mastiquons
lentement ensemble ou seul, en ayant à l'esprit tout ce qu'il y a en amont et
en aval dans notre assiette. Remercions celui qui a fait pousser nos fruits,
légumes et céréales; manger c'est célébrer la vie. Arrêtons de bouffer, en
marchant, ou vite fait dans un fast food, cafetéria... de la merdasse
industrielle qui nous détruit la santé, qui détruit la terre et retrouvons
l'essence de l'acte de manger. Retrouvons
le plaisir de faire nous-mêmes nos repas en sachant d'où proviennent nos
aliments.. Euh, vous pensez communion ???? Peut-être mais pas dans le sens
chrétien...
Alain
En
dehors de ce qui se passait sur l'écran j'ai bien aimé les rires de la salle.
Ils étaient à l'image du fameux concert
. (En moins exubérants). Je veux dire on ne riait pas forcément au mêmes
endroits, et de la même façon. Cela faisait un concert sans chef d'orchestre.
Puis au contraire on se rejoignait à d'autre moments. Les musiciens pouvaient
jouer des airs différents, certains s'écartant du thème joué emportaient les
autres dans leur sillage dans un registre totalement différents, et là le chef
d'orchestre dépassé par les évènements entre dans l'improvisation généralisée,
un méga "boeuf" J'adore.
Martine
Je
riais encore ce matin en me levant (mais si, mais si), en pensant à l'orchestre
comme en parle Alain, puis au match de foot .. avec le ballet des
footballeur/cheval, ces purs-sang du business du sport, (Beckham est-il un
pur-sang ??) dansant devant la masse des supporters aux saluts presque nazis,
transformés en gentils spectateurs par la déconnexion. Mes fragments de vrais
rires, qui, ajoutés à ceux de mes voisines, nous ont entraînées à nous bidonner
du début à la fin, y compris aux premières scènes de "tribus idéales"
ou toutes les aspérités leur sont épargnées pour affirmer leur qualité d'être,
à l'inverse de notre terrien dans la scène du rétro (Je ris encore
oh!,impossible de m'arrêter).
D'accord
avec Françoise c'est avec naturel et sans l'artifice de la déconnexion que la
femme du toubib, SE retrouve et qu'en toute spontanéité, elle choisit à nouveau
sa vie , l'homme qu'elle aime et sa VERITE.
La
feuille de salade m'a évoqué tout autre chose, chère terrienne Michèle.
Michèle
Coucou
Martine. Terrienne je suis ; mais belette rêveuse, sur la lune, dans les nuages
et utopiste je suis aussi. Je suis
curieuse de savoir ce que t'a évoqué cette feuille de salade. Mon commentaire
tend une perche, une ouverture à l'échange. J'ai évoqué cet aspect mais j'en ai
vu au moins un autre. Va savoir, c'est peut-être le même que le tien ? Et si
c'en est un autre, chouette ! Tu vas m'ouvrir à d'autres horizons, d'autres
émotions. C'est ça la sagesse de l'image !
Tout
à fait d'accord avec toi et Françoise pour la femme du médecin. ..
Françoise
Ah
oui Michèle même si je suis complètement ouverte à ce que tu peux dire sur
l'alimentation, je n'ai pas du tout pensé à cela lorsque mon personnage préféré a reçu
l'"illumination" en
contemplant sa feuille de salade...et quelle feuille...!!!
Vive
les feuilles de salade derrière lesquelles en transparence on aperçoit quelques
perches qui se tendent: A les prendre on s'y fait prendre et c'est le jeu. .
Elise
Ouah
! ça cogite ferme ici... et dans la
bonne humeur... La feuille de salade, ou
plutôt ses nervures, pour moi, c'est juste la Vie : après, on peut voir
beaucoup de choses dans l'image de ces ramifications... Et ce thème de l'eau, qui est l'élément
indispensable à la communication entre eux : lier l'eau, la vie, à la
communication, au dialogue, j'ai réalisée plus tard que c'était une
évidence...On se sent particulièrement vivants lorsque l'on communique... Euh, bon, j' extrapole beaucoup, mais que
voulez-vous, j'aime ça
Moi
aussi Martine, j'ai apprécié le ballet des joueurs de foot, avec surement un
malin plaisir à voir ces footballeurs transformés en danseurs... Oui, en effet Alain, c'est un jeu : c'est
amusant et enrichissant en même temps...
Martine
Elise
??? as-tu vu un insecte sur la feuille de salade ? il m'a semblé en voir un.
Elise
Alors
là ??? s'il y en avait un j'avoue l'avoir totalement zappé...
Martine
Je
suis très perplexe. Donc, je fais comme
si ... pas d'insecte. A suivre,
Alain
Il y
en a des coccinelles ici ! Elise, le thème de l'eau on l'avait rencontré dans
"Partie de Campagne" de Renoir il y a deux ou trois ans. Gilles
Deleuze dans un livre de génie sur le cinéma dit que le cinéma "de qualité
française" des années 30, introduit avec l'eau, (Epstein, Grémillon,
Renoir, Vigo…) une spiritualisation -
curieusement comme dans ce film.
Elise
Ah
mais oui, "partie de campagne", je l'ai vu il n'y a pas longtemps à
la télé : une réadaptation produite par France 2. En effet il y a une présence
et une utilisation de la rivière dans la communication entre les différents
personnages... Enfin, mes souvenirs sont un peu flous : mais je crois que c'est
ca... Merci du lien ! Quant aux coccinelles... Quelles
merveilleuses petites bêtes ! Et en matière de spiritualité, tout un
programme... Désolée, c'est
n'importe quoi...
Alain
Ca
fait du bien vive le n'importe quoi qui me fait sortir de ma pesanteur de ce
soir
Martine
Pas
vu de coccinelle sur la feuille de salade
! ou alors elle était verte, couleur insolite pour une coccinelle.
Alain
Rond
vert sur fond vert, c'est un peu comme carré blanc sur fond blanc ; c'est très
très tendance !!
Mais
dans ce cas il fallait qu'elle soit elle aussi un peu nervurée et transparente,
une coccinelle caméléon ? Ou bien un avatar Woody Allen qui se serait envolé de
Zélig vers La belle verte en passant par Fourmiz, avec une escale dans La rose
pourpre du Caire ?
Martine
Scène
feuille de salade : je la rapprocherais de sa découverte émerveillée des
arbres, quand elle arrive sur la planète Terre. La feuille de salade, aux fines
nervures- tel un arbre miniature- traversée de lumière, lui procure une intense
émotion -- la caméra nous la montre belle. Elle en ressent une émotion profonde
et personnelle, loin de l'uniformité tribale de sa planète d'origine. Evidemment
: ça change son regard sur la planète Terre.
Alain
Tu
devais être ailleurs non pendant la séance ?!!
A propos d'enlacement d'arbre : j'en ai trouvé sur deux documents de
part et d'autre historiquement de La belle verte :
-
Dans l'an 01 de 1970 : où on imagine que tout le monde s'arrête pour faire
"un pas de côté" allégorie mise en image de façon désopilante.
Prélude à la création d'un monde nouveau sans petits et grands chefs.
- Et
dans un doc plus actuel vu sur Internet "Notre dame des luttes", enlacer les
arbres pour se reconnecter à l'univers.